« La révolution française ayant ouvert la voie d’une certaine liberté de culte pour les protestants, on observa, au cours de la 1^e moitié du 19^e siècle, un nombre croissant de fidèles aux assemblées religieuses. Cependant, il semble qu’ils devaient se contenter d’un lieu impropre à cette pratique particulièrement en hiver. Se posa donc vite la question d’un lieu adéquat pour le culte à Etoile.

En 1856, le conseil presbytéral de l’église réformée de Valence fit une requête en ce sens auprès de la commune. Malgré les 5000 Fr. de souscription qu’il avait récoltée, le conseil ne pouvait financer entièrement un tel projet.

Un premier projet vit ainsi le jour, approximativement au croisement de la route du parquet et du chemin de la résistance.

Mais, le 25 janvier 1866, un accident survint suite à un problème de solidité. Quand la mort s’invite dans le projet… cela donne une suspension des travaux et quelques 500 protestants réduits à pratiquer leur culte dans un hangar.

Quoique la situation protestante fût inconfortable, on ne relança le projet qu’en 1872… Mais que faire ? Terminer le chantier ou repartir à zéro sur un autre site ? Si nouveau projet il y a, où l’établir ? A la Paillasse, a priori creuset historique du protestantisme étoilien, ou près du bourg, foyer naturel de tous les intérêts communaux ? Dans ce cas, que faire de l’ancien projet ?

Autant de considérations qui occupèrent les esprits pendant un an et demi.

Finalement le choix se porta sur la construction d’un tout nouvel édifice sur un terrain en grande partie communal. Son financement passera par le restant des souscriptions non utilisée (augmentées depuis), des participations de la ville et de l’Etat, ainsi que les bénéfices de la mise aux enchères de l’ancien emplacement. Par ailleurs, on employa une partie des pierres de l’ancien temple dans le nouvel édifice ainsi que les matériaux issus du bâtiment qui se dressait initialement sur le terrain (un hangar avec grenier).

Faute d’archives nous permettant de dater avec précision la période de construction du bâtiment, nous nous contenterons de l’indiquer à la toute fin des années 1870. D’autant que même le bâtiment terminé, la qualité du travail semble être jugé insuffisant ou au moins méritant quelques réajustements dans les années qui suivirent.

En 1912, il est déjà nécessaire de refaire le toit.

C’est le célèbre architecte Eugène Poitoux qui s’en chargera »

Source : Ghislain Pons