Eglise Notre Dame : origines
L’église Notre Dame d’Etoile fait partie de ces éléments du patrimoine étoilien qui ne peuvent être décemment être abordé en une seule fois. Et quoi de mieux pour entamer ce vaste sujet que les débuts. Mais voilà qui est bien difficile.
Porte Septentrionale
Dans l’état actuel de nos connaissances, il n’existe aucune archive qui puissent nous poser un quelconque jalon sur sa construction. Dans un tel cas de figure, la seule solution est de mettre en parallèle certains caractères architecturaux du bâti avec des traits similaires d’autres réalisations romanes du Dauphiné et de la vallée du Rhône. A priori, même s’il existe une certaine volonté d’harmonisation, il est généralement admis que la nef puis l’ensemble transept et chœur sont issus de deux chantiers consécutifs.
Jetons un œil par exemple à la porte septentrionale, qui donne sur la grande rue. Elle est gardée par des têtes dont la forme rappelle celle de lions. Des têtes similaires sont visibles sur d’autres sites romans de la région tels que Saint Jean à Valence, Saint Didier d’’Alixan ou l’abbaye de Chalais en Isère. Or pour Chalais nous savons qu’ils sont l’œuvre de sculpteurs d’un atelier valentinois intervenant autour de 1200. En outre, d’autres éléments de la nef présentent des caractères communs avec Chalais qui permettent d’imaginer que les deux édifices sont contemporains. Nous avons là posé un premier jalon chronologique.
Si les caractéristiques architecturales permettent de dater la nef de la jonction 12e/13e siècle, il apparait que le chœur présente un travail qui semble être plus tardif mais dans une certaine continuité. On y retrouve des éléments dans la lignée de Chalais comme le christ bénissant de la croisée du transept. Dans le même temps, on peut voir que les ouvertures et les décors sont autrement plus évolués. Les chapiteaux sont sculptés en non plus de simples formes géométriques.
Main du Christ bénissant
De telles observations permettent d’établir dans quel ordre furent construites les différentes parties de l’église. D’abord la nef, à l’extrême fin du 12e siècle voire début du 13e. Viennent ensuite le transept et le chœur. Cependant peu de temps séparent les deux chantiers si l’on se fie à la persistance de certaines influences stylistiques. Or pour faire simple, cela correspond à la période au cours de laquelle le bourg d’Etoile se forme, autour du château, Avec ce nouveau centre urbain se serait alors présenté la nécessité d’un nouveau centre d’exercice du culte en complément du prieuré Saint Marcellin, trop éloigné. Etant donné l’absence de cimetière autour de l’église, la place manquait déjà au moment de sa construction. Il y a donc fort à penser qu’elle se fait après l’aménagement du bourg.
Étoile-sur-Rhône 26800
France